En Afrique subsaharienne, la crise climatique n’est pas un concept abstrait mais une lutte quotidienne pour la survie. Les communautés les plus vulnérables, qui ont le moins contribué à cette crise mondiale, en paient le prix le plus élevé. Selon l’Organisation mondiale de la Santé il est estimé que 387 millions de personnes n’ont pas accès à des sources d’eau sûres.
Les menaces du dérèglement climatique se manifestent dans l’alternance entre des sécheresses extrêmes, qui tarissent les rivières et les puits, et des pluies torrentielles et inondations dévastatrices, qui emportent récoltes, bétail, maisons et infrastructures, ruinant des communautés entières et brisant, pour la plupart des familles, toute possibilité de redémarrage. Cette instabilité climatique contraint de plus en plus de personnes à quitter leurs foyers en quête d’eau, de nourriture et de sécurité. Trop souvent, ce voyage désespéré les conduit dans des camps de réfugiés où ils suspendent leur vie, où l’eau potable devient un mirage et où la faim et les maladies menacent chaque jour. D’ici 2050, l’OMS anticipe qu’il pourrait y avoir jusqu’à 86 millions de migrants climatiques internes à la région subsaharienne.
Outiller les communautés
Pour faire face aux défis de santé liés au climat, Amref Health Africa s’engage dans de nombreux programmes et actions de plaidoyer. Un volet clé d’intervention consiste à renforcer l’accès à l’eau, par la construction de puits, de citernes, de structures hydrauliques et sanitaires, et d’assurer que les centres de santé disposent de meilleures conditions d’hygiène et d’assainissement. Afin de former les populations aux systèmes de surveillance météorologique, nous dotons les communautés d’outils et de connaissance pour mieux anticiper les sécheresses et inondations qui menacent leur sécurité alimentaire et leur santé.
Faire entendre leurs voix par le plaidoyer
En parallèle, Amref agit dans les instances nationales et régionales de coordination et décision des politiques Santé-Climat. Par exemple, en portant la voix de la société civile africaine et en mobilisant son expertise en santé publique, l’organisation a fortement contribué aux discussions de la COP29 en novembre 2024. Cela, en plaidant pour l’intégration de l’eau, l’assainissement et l’hygiène (WASH) dans les négociations climatiques et pour plus de financements dédiés à renforcer la résilience des systèmes de santé. L’action de plaidoyer menée par Amref a également contribué à la résolution de l’OMS sur le changement climatique et la santé en mai 2024.
Mobiliser les nouveaux financements
Alors que l’Afrique subit de plein fouet ces effets du changement climatique, les systèmes de santé restent sous-financés de manière chronique. Le rapport récent du Programme pour l’environnement des Nations unies (UNEP) estime que les besoins d’adaptation pourraient atteindre 340 à 400 milliards de dollars par an d’ici 2030, mais la santé n’en capte qu’une infime partie. Pour relever les défis de l’atténuation et de l’adaptation dans le secteur de la santé, il est indispensable de faire émerger de nouveaux mécanismes financiers.
« Ce n’est plus un secret, que le secteur de la santé ne reçoit pas les ressources nécessaires pour faire face à la crise climatique », a déclaré Benson Simba, directeur des déterminants sociaux de la santé chez Amref Health Africa. « Ce rassemblement est crucial pour élaborer des cadres qui renforceront l’état de préparation des pays et pourront créer des voies d’action pour débloquer le financement du climat et de la santé. De plus, cette réunion sert de séance de travail pour co-créer des concepts ciblés à soumettre au Fonds vert pour le climat, en se focalisant sur l’identification des principaux domaines d’investissement et des projets dans les domaines du climat et de la santé. »
Construire des solutions locales et durables
Dans le cadre de sa stratégie 2023‑2030, Amref France soutient activement le développement des compétences locales en matière de santé et de climat. Pour soutenir cette démarche , Amref Health Africa travaille à mobiliser des financements climatiques, auprès du Fonds Vert pour le Climat (GCF). Des ateliers de co-création ont été organisés avec des partenaires de pays comme le Kenya, la Tanzanie, la Zambie et l’Afrique du Sud. En vue de concevoir ensemble des projets concrets, adaptés aux réalités locales et aux besoins sanitaires liés au changement climatique. Ces séances ont abouti à une rencontre au Centre Bellagio à Milan, où des représentants de ces pays et d’Amref se sont réunis pour discuter des défis de financement et imaginer ensemble des solutions durables et adaptées.
Le travail d’Amref est essentiel pour répondre aux graves risques sanitaires causés par le changement climatique. En assurant que les pays africains soient mieux équipés pour s’adapter, atténuer, protéger leurs populations contre les menaces sanitaires climatiques.
Cependant, l’ampleur du problème exige un soutien aux populations les plus vulnérables au-delà des services de santé. Il faut pourvoir apporter de l’eau là où il n’y a que de la poussière. Offrir des solutions concrètes pour qu’elles ne quittent pas leurs terres ou leur pays. Doter la nouvelle génération des compétences et opportunités pour construire leur avenir avec dignité.
