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Inondations au Kenya : réponse d’urgence sanitaire

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Début mai, des pluies torrentielles ont provoqué des inondations dévastatrices au Kenya, entraînant le déplacement de plus de 200 000 personnes, détruisant près de 2 000 écoles et causant la mort de plus de 200 personnes.

Cet événement météorologique catastrophique intervient dans une période où plusieurs pays d’Afrique de l’Est sont en proie à de fortes pluies depuis le mois de mars. Des torrents de boues ont tout emporté : les habitations, les routes, les ponts et d’autres infrastructures, notamment celles de santé, aggravant la situation désastreuse.

Dans ce contexte d’urgence, les équipes d’Amref Health Africa se sont mobilisées pour apporter des services vitaux et un soutien psychologique aux personnes et familles affectées, dont beaucoup vivent dans des quartiers informels.

 

Témoignage de Maureen Njambi

Pour Maureen Njambi et ses deux jeunes enfants, ce soir là était un soir comme les autres. Malgré les fortes pluies persistantes depuis des jours, la famille s’apprêtait à passer une nuit à l’abri dans leur maison de village niché au pied de la Grande Vallée du Rift du Kenya. Personne ne pouvait prédire l’ampleur du désastre qui allait se dérouler.

En amont, le barrage massif se remplissait rapidement depuis des semaines, et commençait à déborder. Les pluies incessantes des derniers jours finirent par provoquer un glissement de terrain catastrophique, laissant une traînée de dévastation, arrachant tout sur son passage.

« J’ai reçu un appel m’alertant que le barrage avait cédé et que les inondations étaient imminentes, » dit Maureen.

Il a fallu un moment pour que la gravité de la situation soit comprise. Mais avec le sol tremblant, les instincts de Maureen ont pris le dessus. Elle a rapidement rassemblé ses enfants et a fui dans l’obscurité. Elle a tout de suite pensé à son voisinage.

« Je me suis souvenue de mon voisin, qui était enceinte et avait deux enfants. Je suis retournée les chercher, » se souvient-elle.

Arrivée à la porte de son voisin, elle a été confrontée à la force des eaux en crue. Impossible de passer par d’autres chemins. Trébuchant sur des débris d’arbres et des rochers, elle a insisté. Au loin, on entendait les appels à l’aide dans tout le village.

« Au début, la porte de mon voisin était coincée, mais elle a fini par s’ouvrir, » soupire-t-elle.  « Nous avons réussi à les amener à un endroit sûr, » se souvient Maureen.

De nombreuses familles, comme Maureen et sa voisine, campent maintenant dans des camps de fortune. Tous partagent le souvenir horrible de cette nuit fatidique.

Maureen Njambi et ses enfants ont perdu leur maison dans les inondations qui ont ravagé le Kenya en mai 2024. Ils sont dans un camps temporaire, où ils recoivent des services de santé et biens essentiels, attendant de reconstruire leur vie. Crédit : Amref Health Africa/Linda Mwendwa Kariuki
Photo : Maureen Njambi et ses enfants ont perdu leur maison dans les inondations qui ont ravagé le Kenya en mai 2024. Ils sont dans un camps temporaire, où ils recoivent des services de santé et biens essentiels, attendant de reconstruire leur vie. Crédit : Amref Health Africa/Linda Mwendwa Kariuki

 

Maureen allaite encore un de ses enfants, qui a moins d’un an. Dans le camp de fortune où elle s’est réfugiée, elle est entourée d’autres familles dormant sur des matelas posés au sol ou par terre.

« Je suis reconnaissante d’être en vie ; ma famille va bien, » nous dit-elle.

De nombreuses familles aimeraient tourner la page et reconstruire leurs maisons, et leurs activités économiques. Actuellement, elles sont prises dans l’urgence d’accéder à des besoins vitaux et des services essentiels pour rester en bonne santé : accéder à l’eau potable et à la nourriture, avoir un abris pour dormir, se soigner, de vêtir…

Les équipes d’Amref Health Africa au Kenya ont apporté des services essentiels à Maureen et ses enfants.

Apporter les services vitaux

Les unités de soins mobiles (mobile clinics en anglais) permettent aux équipes d’Amref Health Africa de prodiguer des services de santé primaires dans les localités où les personnes déplacées se sont établies en camps. A ce jour 90 camps ont été installés. Les mobile clinics s’installe à proximité et les équipes médicales à leur bord organisent des consultations, couplées de maraudes à la rencontres des communautés dans une approche préventive et d’information à la santé.

En étroite collaboration avec les autorités locales des comtés, nous avons mobilisé des équipes pour offrir des services pour répondre aux besoins psychosociaux (deuil, traumatisme, stress) des agents de santé qui ont été, et sont, en première ligne de la réponse d’urgence.

Nous mettons à disposition des kits de base pour préserver l’accès à l’eau potable et l’hygiène. Ils comprennent des solutions de traitement et la purification de l’eau au point d’utilisation, du savon, des produits désinfectants, des produits d’hygiène y compris des protections menstruelles.

 

Les besoins restent importants

Autour des zones affectées, les familles déplacées campent temporairement dans des écoles et des zones mises à disposition par le gouvernement. Lorsqu’elles sont épargnés, les écoles servent de refuge. Certaines personnes dorment à même le sol dans les salles de classe. Les femmes et leurs enfants bravent les nuits froides.

Les besoins sont nombreux dans ces abris précaires, notamment le manque d’intimité, l’insuffisance des approvisionnements en nourriture et en eau, des installations sanitaires inadéquates, et un accès limité aux services de santé. Les conditions insalubres les exposent aux maladies hydriques dues aux eaux contaminées et aux infections respiratoires dues à la surpopulation. S’ajoute, pour chacun.e, le traumatisme des événements vécus, le déplacement, la perte de proches ou de leurs maisons. L’avenir est rempli d’incertitude et d’anxiété.

Ces familles sont toujours dans le besoin d’une aide d’urgence : pour protéger la santé de leurs enfants, pour assurer la continuité des soins pour les femmes enceintes et allaitantes, pour se prémunir des maladies et pouvoir commencer à reconstruire leur vie.

Nous poursuivons notre effort pour leur fournir des biens de première urgence ; une assistance médicale pour traiter les blessures et les maladies, et prévenir la propagation des maladies d’origine hydrique dans des conditions de surpeuplement ; des services de soins de santé primaires dans les 90 localités où sont installés des camps ; des kits WASH de base et le soutien aux agents de santé communautaire qui assistent les familles affectées par le rappel des pratiques simples de sécurité et d’hygiène de l’eau ; le soutien psychosocial par des services de conseil et de soutien en santé mentale, essentiels pour les aider à faire face à leur situation.

Vous pouvez apporter votre soutien à Amref Health Africa, pour répondre à cette urgence au Kenya et poursuivre son action en faveur d’un accès équitable à la santé en Afrique. Pour faire un don, cliquez sur ce lien.