Dans les quartiers informels de Mukuru Kwa Njenga, au sud de Nairobi, récemment touchés par des inondations dévastatrices au Kenya, une camionnette particulière sillonne les routes boueuses à la recherche d’un endroit pour la journée. Au volant se trouve Daniel Kimemia, chauffeur chevronné qui conduit l’unité de soins mobile d’Amref Health Africa : la mobile clinic.
Les dernières semaines ont été chargées pour Daniel et les équipes médicales qui l’accompagnent.
« Quand j’apprends qu’il y a eu une catastrophe, je sais qu’il est temps pour moi d’aller soutenir les personnes touchées », déclare Daniel.
A Mukuru Kwa Njenga, de nombreuses maisons et magasins ont été balayées par les inondations. Les torrents de boues ont pris les habitants au dépourvu au milieu de la nuit. De nombreuses familles ont perdu leurs proches et leurs biens. Les petites ruelles et les sentiers étroits se sont transformées en rivières troubles, emportant tout sur leurs passage, se mélangeant aux eaux usées. La situation sanitaire est désastreuse.
Grâce à sa connaissance des quartiers informels de la ville, il sait manœuvrer le véhicule spéciale dans des zones surpeuplées et difficile à parcourir avec un camion dans ces conditions. Cette fois-ci, c’est dans son quartier qu’il intervient au volant de la mobile clinic.
Les inondations qui se sont abattues sur le Kenya début mai ont déplacé plus de 250 000 personnes et tué plus de 200 personnes. Les quartiers informels de Nairobi, déjà en grand besoin de services, ont particulièrement été affectés. Amref Health Africa a déployé 6 unités de soins mobile dans la capitale.
Ce dispositif innovant est habituellement utilisé pour servir les communautés isolées ou éloignées des services de santé, par exemple pour augmenter la couverture vaccinale ou la prise en charge de la malnutrition infantile. En cette situation de crise sanitaire, il permet d’aller à la rencontre des populations sinistrées pour leur apportes des services vitaux.
«Nous allons dans les camps de fortune, où se sont retrouvées les personnes déplacées», explique Daniel. «Une fois sur place, j’aide à organiser la clinique en vue de l’accueil des clients et en m’assurant que l’espace est sûr, en particulier pour que les femmes puissent accéder aux services de santé.»
L’unité mobile offre des services spécialisés pour les publics les plus vulnérables en situation de crise : les femmes enceintes et allaitantes, les nouveaux nés et les enfants. Malgré la grande précarité dans laquelle sont plongée les familles, les équipes d’Amref Health Africa au Kenya sont mobilisées pour permettre une continuité de soins essentiels, consultations prénatals et postnatals, vaccinations et services pédiatriques. Les services prennent également en charge les personnes âgées.
Daniel fait partie intégrante de l’équipe. La mission est particulièrement importante pour lui car c’est dans son quartier qu’il intervient cette fois-ci.
« Je suis fier de mon travail parce que c’est ma passion de servir les communautés, de servir les enfants, les mères ; c’est ma vocation, et en ce moment, ils ont besoin d’aide », ajoute-t-il.
La situation sanitaire est critique. Par manque d’accès à l’eau potable et aux services de base d’hygiène et d’assainissement, es communautés courent un risque accru de maladies d’origine hydrique. Des cas de choléra et de typhoïde sont déjà signalés dans plusieurs régions affectées. Face à l’augmentation de ces risques, la mobile clinic veille à ce que les personnes diagnostiquées reçoivent des soins adaptés et soient référés vers des services spécialisés si besoin.
Au milieu d’un paysage dévasté, l’unité mobile sert donc de poste de santé temporaire. Son format ambulant permet d’atteindre les zones les plus isolées des quartiers informels. En mai, elles ont permis de servir près de 10 000 personnes dans diverses localités de Nairobi. Cependant, de nombreuses familles, mères et enfants nécessitent des interventions immédiates. Les besoins sont loin d’être couverts pour les protéger des maladies d’origine hydrique. La vie de femmes enceintes et de bébés sont en danger.
Alors que la nuit tombe, l’équipe se prépare à quitter le campement informel de Mukuru kwa Njenga. Le travail de Daniel n’est pas terminé. Il doit ramener le convoi à son entrepôt, et préparer la mobile clinic pour son intervention du lendemain. Ils se rendront à Mathare, un autre quartier informel du centre de Nairobi détruit par les inondations.
Vous pouvez soutenir Amref Health Africa dans sa réponse à l’urgence sanitaire au Kenya et pour fournir des services essentiels qui transforment de manière durable la santé en Afrique. Pour faire un don, cliquez sur ce lien. Merci !