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Climat x Santé : renverser le cours des choses !

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Amref Health Africa salue l’adoption d’une résolution historique sur le changement climatique et la santé par les 194 États membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) lors de la 77e Assemblée mondiale de la santé à Genève.

Cette décision historique marque une étape cruciale dans l’effort mondial visant à protéger les communautés des divers impacts négatifs sur la santé induits par le changement climatique, ainsi qu’à appeler le secteur de la santé à se décarboniser.

 

Les impacts sur la santé de l’aggravation climatique

L’aggravation de la crise climatique est un facteur majeur de mauvaise santé, menaçant d’annuler cinq décennies de progrès en matière de développement, de santé mondiale et de réduction de la pauvreté, tout en exacerbant les disparités sanitaires existantes, tant entre les populations qu’au sein de celles-ci.

Les coûts des dommages sanitaires associés sont estimés entre 2 et 4 milliards de dollars par an d’ici à 2030.

Les régions dotées d’infrastructures sanitaires fragiles, en particulier dans les pays en développement, seront confrontées aux plus grandes difficultés pour faire face à la situation sans une aide substantielle pour renforcer leurs capacités de préparation et de réaction.

“Le mouvement visant à faire de la santé le ‘visage humain du changement climatique’ a pris un élan considérable avec l’adoption de cette résolution, et je suis profondément optimiste quant à son potentiel de transformation », a déclaré le Dr Githinji Gitahi, Directeur général du groupe Amref Health Africa et envoyé pour le climat et la santé en Afrique lors de la COP28.

 

Un long processus et de nombreux défis

L’adoption de cette résolution marque un moment charnière où les dirigeants mondiaux ont officiellement reconnu la nécessité urgente de s’attaquer aux crises interdépendantes de l’environnement et de la santé publique dans le cadre d’une approche unifiée et collaborative.

“Nous devons une immense gratitude à l’Organisation mondiale de la santé, à la présidence de la COP28, aux ministres de la santé, aux partenaires et aux défenseurs qui ont rendu cette réalisation possible. Nous remercions tout particulièrement les pays qui ont parrainé cette résolution: Barbade, Brésil, Chili, Équateur, Émirats arabes unis, Fidji, Géorgie, Kenya, Moldavie, Monaco, Pays-Bas (Royaume des), Panama, Pérou, Philippines, Slovénie et Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord. Il a fallu 28 conférences des parties pour placer la santé humaine au cœur de la crise climatique, une étape que la COP28 a initiée avec succès. Je suis honoré d’avoir été l’envoyé pour le climat et la santé lors de la COP28,” évoque le Dr. Gitahi.

“Nous attendons avec impatience la poursuite des progrès lors des COP29 et COP30 et, surtout, la mise en place d’un financement adapté pour sauver des vies et prendre des mesures décisives pour réduire les émissions de carbone destructrices,” a-t-il ajouté.

 

L’Afrique : un continent particulièrement vulnérable

L’Afrique, avec ses écosystèmes diversifiés et ses vastes populations, est particulièrement vulnérable aux effets néfastes du changement climatique, comme en témoignent les phénomènes météorologiques extrêmes tels que les récentes inondations au Kenya, le cyclone Freddy au Malawi et les sécheresses généralisées sur tout le continent.

La fluctuation des températures et la modification des régimes de précipitations exacerbent les problèmes de santé tels que la malnutrition, les maladies transmises par l’eau et les maladies à transmission vectorielle comme le paludisme.

 

Réduire les inégalités en matière de santé

L’accent mis par la résolution sur les systèmes de santé résistants au climat est crucial pour l’Afrique, car il donne la priorité à la protection des populations vulnérables et garantit que les communautés à faible revenu, les groupes autochtones et les personnes vivant dans des zones à haut risque bénéficient d’interventions sanitaires adaptées. Cet accent permettra d’atténuer considérablement les disparités en matière de santé et de promouvoir un accès équitable aux soins de santé.

“L’un des avantages les plus importants de cette résolution est son appel à l’amélioration de la collecte de données et de la recherche. La richesse des informations provenant du Sud reste sous-représentée, puisque seulement 14 % environ des fonds de recherche sur le climat et la santé sont investis en Afrique. Dans de nombreux pays africains, les systèmes de santé sont mis à rude épreuve par des ressources limitées et des infrastructures inadéquates. En investissant dans des systèmes de surveillance de la santé capables de suivre avec précision les impacts sanitaires liés au climat, la résolution permet aux gouvernements et aux organisations de santé de développer des systèmes d’alerte et de réponse précoces », a déclaré Desta Lakew, Directrice des partenariats et des affaires extérieures du groupe Amref Health Africa.

“Cette approche fondée sur les données est essentielle pour élaborer des réponses efficaces en matière de santé publique et s’adapter à l’évolution des menaces posées par le changement climatique. Elle permettra aux nations africaines d’anticiper les urgences sanitaires et d’y répondre avec plus de précision et d’efficacité », a-t-elle ajouté.

 

Plus de coopération et de solidarité internationale

La résolution favorise la coopération mondiale, encourageant les nations à partager leurs connaissances, à renforcer leurs capacités et à échanger leurs meilleures pratiques. Cet esprit de collaboration est vital pour l’Afrique, où les partenariats régionaux peuvent jouer un rôle important dans la lutte contre les menaces sanitaires transfrontalières.

En travaillant ensemble, les pays africains peuvent mettre en commun leurs ressources, harmoniser leurs politiques de santé et mettre en œuvre des stratégies coordonnées qui renforcent la résilience. Cette solidarité internationale profite non seulement à l’Afrique, mais aussi au monde entier, en renforçant l’architecture sanitaire mondiale et en nous préparant collectivement aux futurs défis sanitaires liés au climat.

“L’intégration de l’action climatique dans les politiques et cadres nationaux de santé est une autre pierre angulaire de la résolution. Cette approche holistique garantit que les systèmes de santé sont proactifs dans la lutte contre les effets du climat. Pour l’Afrique, cela signifie créer des infrastructures de santé durables, capables de résister et de s’adapter aux changements environnementaux. Les gouvernements sont invités à allouer des ressources suffisantes aux initiatives d’adaptation et d’atténuation des effets du climat sur la santé, en veillant à ce que la santé soit incluse dans les plans d’adaptation nationaux et les contributions déterminées au niveau national. Cette intégration permettra de mettre en place des systèmes de santé plus robustes et plus résistants, capables de fournir des soins cohérents, même en cas de perturbations climatiques », a déclaré le Dr Martin Muchangi, Directeur de la santé des populations et de l’environnement à Amref Health Africa.

“L’adoption de cette résolution témoigne du pouvoir de l’action collective et d’une vision unifiée pour un avenir plus sain et plus durable. Pour l’Afrique, et même pour le monde entier, cette résolution est une lueur d’espoir. Elle fournit une feuille de route claire pour atténuer les effets du changement climatique sur la santé et construire des communautés résilientes », a fait remarquer M. Martin.

 

Notre engagement

En tant qu’acteur majeur de la santé publique en Afrique, nous nous engageons à tirer parti de cette résolution pour susciter des changements significatifs sur tout le continent. Nous travaillerons sans relâche pour soutenir les gouvernements, les communautés et les organisations de santé dans la mise en œuvre des principes de la résolution. En favorisant la résilience, en promouvant l’équité et en améliorant la collaboration, nous pouvons préserver la santé de nos populations et assurer un avenir plus radieux et plus sain pour tous.

Amref Health Africa est honoré d’avoir participé à ce voyage avec le Wellcome Trust, la Fondation Rockefeller, le Fonds mondial, Gavi, Lancet Countdown, l‘Alliance mondiale pour la santé climatique et l’Alliance panafricaine pour la justice climatique, parmi d’autres parties prenantes.

Il s’agit d’un progrès considérable, mais le travail n’est pas terminé. Ensemble, nous poursuivons la lutte pour protéger les plus vulnérables contre l’écrasante charge sanitaire causée par le changement climatique.