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Amref est membre du réseau Excision Parlons-En !

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Le 3 février dernier, Amref Health Africa (France) participait à une journée de sensibilisation organisée par le réseau Excision Parlons-En ! A cette occasion, Josselin Léon, Délégué général d’Amref en France, s’exprime sur l’importance de rejoindre cet événement.

 

Pourquoi être présents à cette journée de mobilisation ?

Amref Health Africa (France) est membre du réseau Excision Parlons-En ! depuis de nombreuses années. En tant qu’organisation de développement de la santé en Afrique, nos programmes font la promotion du droit à la santé et visent à améliorer l’accès aux services de santé pour les femmes et les filles.

Dans plusieurs pays d’Afrique, nos programmes ciblent spécifiquement la lutte contre les mutilations génitales féminines. Nous avons donc des programmes en cours auprès des communautés et en collaboration avec les gouvernements.

C’est donc pour nous un temps fort de l’année et c’était une évidence de rejoindre cet événement organisé par le réseau Excision Parlons-En !

 

Quel est l’intérêt de cette journée ?

Cet événement s’inscrit dans le cadre de la Journée Internationale de Tolérance zéro à l’égard des Mutilations Génitales Féminines (le 6 février). C’est l’occasion de pouvoir sensibiliser le grand public afin de faire prendre conscience que cette pratique est toujours en cours dans de nombreux pays, très fortement en Afrique, mais aussi en France. C’est un temps de plaidoyer pour demander que tous les moyens soient mis en œuvre afin d’arrêter cette pratique qui est inhumaine et qui mutile les femmes et les petites filles.

 

L’opinion publique est-elle assez sensibilisée sur ce sujet ?

Je pense que l’opinion publique n’est jamais assez sensibilisée. Il faut des événements comme celui-ci pour renforcer la conscientisation des personnes au sujet de cette pratique. En parallèle il est toujours important de pouvoir continuer à mettre en œuvre les actions de terrain, auprès des communautés qui subissent la violence des mutilations génitales féminines, telle que l’excision, afin d’y mettre fin.

C’est le cas d’Amref Health Africa qui travaille, que ce soit au Sénégal ou dans d’autres pays en Afrique de l’Est comme le Kenya.

 

Que faut-il faire de plus pour la sensibilisation et l’éradication des MGF ?

Outre la sensibilisation, l’information, la promotion, il est essentiel de travailler avec les communautés concernées. Pour Amref Health Africa, cela se déroule essentiellement en Afrique, mais ces pratiques existent dans d’autres régions du monde, comme le rappelle le réseau Excision Parlons-En !

Par exemple, au Sénégal, avec le soutien de l’Agence Française de Développement, nous mettons en œuvre le programme DEVENIR, qui contribue à réduire la prévalence des MGF chez les filles âgées de 0 à 14 ans dans la région de Sédhiou, en renforçant l’engagement et la participation communautaires. En particulier, le programme offre des opportunités de reconversion aux exciseuses qui sont sensibilisées et formées pour devenir des forces de changement au sein de leurs communautés.

Nous nous appuyons sur une longue expérience en Afrique de l’Est pour accompagner les communautés dans la recherche de rites alternatifs de passage, sans mutilations pour les filles et permettant leur transition dans l’âge adulte dans le respect de leurs droits et de leur santé.

Ce travail de terrain est long et réclame beaucoup de coordination, d’actions croisées dans plusieurs domaines : la santé, l’éducation, le juridique, la recherche, etc. Il reste encore beaucoup à accomplir.

 

Pourquoi avoir rejoint le réseau Excision Parlons-En ! ?

C’est d’abord important pour moi, à titre personnel. A l’occasion de déplacements au sein de programmes d’Amref Health Africa au Kenya, j’ai pu entendre le témoignage extrêmement poignant de femmes et de jeunes filles qui ont subi l’excision.

En tant que Délégué général d’Amref Health Africa (France), et avec notre équipe, nous sommes solidaires de l’action du réseau qui fait un travail de sensibilisation et de mobilisation d’une importance capitale. Cette journée en est le témoignage.

 

Pour rappel, l’UNICEF estime que, dans le monde, 200 millions de femmes ont subi une mutilation sexuelle féminine. En Afrique, chaque année, 3 millions de filles sont à risque de subir une mutilation génitale féminine. En France, du fait de la législation, le risque d’être excisée sur le territoire français est très faible mais ne peut pas être considéré comme nul. Les filles, issues de communautés où la pratique est encore en vigueur, sont particulièrement à risques lors de voyages, dans d’autres pays européens ou dans le pays d’origine de leurs familles.