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Accès à l’eau : un défi santé majeur en Afrique
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L’Afrique subsaharienne est la région du monde la plus touchée par les défis liés à l’eau : 325 millions de personnes n’y ont pas accès à l’eau potable, moins d’un Africain sur deux a accès à des infrastructures sanitaires de qualité, et les maladies liées à l’eau sont l’une des premières causes de mortalité des enfants de moins de 5 ans. C’est dire si l’accès à l’eau reste aujourd’hui un défi santé majeur en Afrique. Pour cette Journée Mondiale de l’Eau, nous avons rencontré Mouhamed Lo, responsable des Ecoles Santé de l’AMREF en Afrique de l’Ouest, un programme d’accès à l’eau et de sensibilisation à l’hygiène en zone rurale.
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En cette Journée Mondiale de l’Eau, que peut-on dire sur le lien entre Eau, Éducation et Santé ?
L’eau potable est indispensable à la santé des communautés et de leur bien-être. 10% de la charge mondiale des maladies est liée à une eau insalubre. Les maladies diarrhéiques engendrées par une alimentation ou une source d’eau contaminée figurent comme l’une des premières causes de mortalité et de morbidité infantiles dans le monde. En Afrique, près de 3 000 personnes meurent chaque jour suite à une maladie liée à l’eau ou à une mauvaise hygiène. Les femmes et les enfants sont les plus touchés. Ils subissent les corvées d’eau et sont beaucoup exposés aux eaux insalubres. Cela impacte considérablement sur leur santé et avenir. En effet, ces désagréments favorisent l’abandon scolaire et privent les enfants d’opportunités d’éducation, de formation et d’activités productives.
Cela nous amène à dire que le renforcement de l’accès à l’eau potable est un jalon important pour générer une éducation de qualité et des communautés bien portantes. A cet effet, une meilleure coordination entre le secteur de l’eau et de la santé, et la construction à grande échelle de points d’eau salubre dans les écoles et communautés sont essentielles pour le maintien des filles à l’école ainsi que pour la santé maternelle et infantile.
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Quelle est la situation de l’accès à l’eau au Sénégal ?
Le Sénégal regorge de potentielles ressources en eau suffisante pour la consommation des populations. D’importants progrès ont été réalisés en termes de gouvernance et de législation du secteur de l’eau tant au niveau national que local où l’on note une réelle implication des différents acteurs : État, partenaires au développement, collectivités locales, société civile et secteur privé. Divers cadres de concertation nationaux et régionaux tentent de favoriser la synergie des actions entre eux. La mise en œuvre du Programme national d’Eau potable et Assainissement du Millénaire (PEPAM) et l’intervention d’une pluralité d’acteurs aux côté de l’Etat ont permis de réaliser des performances notoires en termes d’accès à l’eau potable, mais beaucoup reste à faire. Les communautés rurales ont généralement accès à l’eau par des puits non protégés ou par des forages à pompage souvent défectueux. Le taux d’accès au niveau national continue de présenter des inégalités très marquées entre régions. La qualité de l’eau constitue également une préoccupation constante aussi bien pour les communautés rurales que pour les porteurs de projets hydrauliques, en raison de la forte teneur en sels et en fluorures de l’eau souterraine.
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Qu’est-ce que le programme Ecoles Santé ? Quels sont les objectifs de ce programme ?
Le programme « Ecoles Santé » de l’AMREF est une combinaison d’offre de services WASH, de santé et d’activités de promotion de bonnes pratiques, dans les écoles primaires. Il vise à améliorer la situation sanitaire et nutritionnelle des enfants à l’école et dans les communautés pour leur garantir une éducation de qualité. Le programme dessert les établissements scolaires dépourvus d’infrastructures sanitaires et hydrauliques et privilégie les zones les plus démunies et éloignées. Le projet propose aux écoles et communautés un paquet de services comprenant des infrastructures sanitaires et hydrauliques, des services de prévention, des activités éducatives et récréatives sur les bonnes pratiques en matière de santé, de nutrition et d’environnement.
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Quels sont les résultats actuels du programme Ecoles Santé ?
Depuis 2013, les résultats suivant ont été réalisés :
- 26 blocs sanitaires et lave-mains ont été construits dans 13 écoles
- 8 écoles ont bénéficié de raccordements en eau potable
- 4 forages ont été construits dans quatre écoles
- 3600 élèves ont reçu des moustiquaires imprégnées d’insecticide longue durée
- 501 élèves ont bénéficié de consultations ou de soins en médecine générale, ophtalmologie et odontologie
- 3600 élèves ont été déparasités et supplémentés en vitamine A
- 13 clubs santé pour l’éducation par les pairs ont été mis en place dans 13 écoles
- 13 associations de parents d’élèves ont été redynamisées
- 127 activités de sensibilisation aux comportements favorables à la santé ont été réalisées auprès des enfants et des communautés,
- 46 enseignants ont été formés à l’utilisation d’un pack éducatif sur la santé, la nutrition et l’environnement (comprenant des affiches, boîtes à images et autres outils pédagogiques de sensibilisation).
Quelles perspectives et besoins pour la suite du programme ?
Les différentes évaluations du programme ont révélé le besoin d’élargir la construction d’infrastructures hydrauliques et sanitaires aux villages, sans si limiter aux écoles. Au-delà de l’école, il s’agira dans le futur d’étendre les constructions de blocs sanitaires et forages, et les activités de communication pour un changement de comportement en milieu communautaire afin de favoriser l’émergence et l’adoption de bonnes pratiques à une dimension plus large. Ce modus operandi garantira aux enfants et aux parents d’élèves un meilleur accès à l’eau et à l’assainissement, et permettra de rehausser le niveau d’application des informations reçues à l’école sur les bonnes pratiques d’hygiène.
Quelle est la valeur ajoutée d’Aquassistance, partenaire technique de l’AMREF pour la mise en œuvre de ce programme ?
Aquassistance est une structure très reconnue et réputée pour ses ouvrages de qualité. L’organisation apporte son expertise technique en amont et en aval de l’exécution du programme. Son capital d’expérience en termes de construction et de gestion d’infrastructures hydrauliques et sanitaires constitue un socle solide. Aquassistance aidera également AMREF à procéder à l’extension du programme en milieu communautaire selon les normes et les pratiques en vigueur.
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